Il y a quelques semaines, nous avions passé en revue les parades nuptiales chez les animaux. Avec le retour du printemps, on passe la vitesse 2 en parlant période de reproduction et de mise bas.
Périodes de reproduction
Pour les oiseaux de montagne, la période de reproduction se manifeste par des chants entre avril et mai. Le rut du Chevreuil se situe du 15 juillet au 15 août. Pour le Cerf, du 15 septembre au 15 octobre. Pour le Mouflon, du 15 octobre au 15 novembre. Et pour le Chamois, de novembre à décembre. Pour l’ensemble de ces mammifères, les naissances s’échelonnent d’avril à juin. Pour le Sanglier, en revanche, le rut, c’est un peu toute l’année ! En effet, selon la fructification forestière et la météo, il peut s’accoupler tous les mois ! On note toutefois un pic en décembre-janvier. Le Renard s’accouple lui, de décembre à février. Idem pour le Blaireau.
Et pour les oiseaux ? On ne parle pas de rut mais de « cochage ». La saison des amours a lieu d’avril à août pour la Grive musicienne. De mai à juillet, pour la Grive mauvis et de mars à juillet, pour le Merle noir. Pour la Corbeille noire, la Pie Bavarde et le Geai des Chênes, membres notoires de la famille des corvidés, l’accouplement se déroule en avril. La Pie joue toutefois les prolongations jusqu’en mai. Le Corbeau freux affectionne, quant à lui, le mois de mars. Chez les Anatidés, encore de nouvelles périodes : de mai à juillet pour le Canard Colvert et d’avril à juin pour la Sarcelle d’hiver et le Fuligule milouin. Du côté des Phasianidés, la tendance est aussi très hétéroclite. La Perdrix rouge se reproduit en avril, le Faisan commun en mai-juin et la Caille des blés, de mai à août. Du côté des Alaudidés, et plus particulièrement de l’Alouette des champs, la période se situe plutôt d’avril à juillet. Et enfin, chez les Colombidés, les couples se forment de mai à juin pour les tourterelles des bois et d’avril à septembre pour le Pigeon ramier.
A noter : le Pigeon a un rythme « nycthemeral ». Sa reproduction est directement liée à la luminosité. Plus la phase « jour » s’allonge, plus son organisme va rentrer en phase de reproduction. Ainsi, il peut avoir jusqu’à 4 nichées par an !
Monogame ou polygame ?
Les mammifères sont majoritairement polygames, exception faite pour le Loup dont seul le couple Alpha est autorisé à se reproduire parmi la meute.
Pour les oiseaux, 95 % sont socialement monogames tels que la Perdrix bartavelle qui reste en couple jusqu’à l’élevage des jeunes. La polygamie est toutefois observée chez les Phasianidés et les Tétraonidés.
Cette différence entre oiseaux et mammifères et s’explique facilement : chez les mammifères, la gestation comme l’allaitement ne peuvent être assumés que par la femelle ; ce qui dédouane le mâle de ses obligations parentales. Pour les oiseaux, il en est tout autrement : si le mâle ne participe pas à l’incubation des œufs, la couvée à de grandes chances d’échouer. C’est le succès de la reproduction qui est alors en jeu.
Dans la nature, il existe aussi des couples unis pour la vie. C’est le cas notamment des perroquets justement nommés « inséparables » mais aussi, des cygnes et des tourterelles.
Accouplement :
La nature n’est pas toujours très tendre avec les femelles : le Sanglier mord le cou de sa partenaire, l’étreinte du Lièvre ressemble plus à un combat de boxe… A l’inverse, certains accouplements sont dignes d’un ballet. Les rapaces par exemple, s’accouplent en plein vol alors que la plupart des canards se réfugient sous l’eau, à l’abri des regards indiscrets.
Autre phénomène surprenant : lors de la reproduction du Chien mais aussi du Renard, il est fréquent que les partenaires restent collés durant une quinzaine de minutes. On parle d’un phénomène de « nouage ». C’est tout à fait naturel et il ne faut surtout pas les séparer au risque de provoquer des fractures auprès des deux individus.
Gestation :
Pour le Sanglier, la durée de gestation est équivalente à 3 mois, 3 semaines et 3 jours. Comptez 49 jours pour le Blaireau, 49 à 58 jours pour le Renard, 236 jours pour le Cerf élaphe, 170 jours pour le Chamois, 175 jours pour le Mouflon et 290 jours pour le Chevreuil.
Faits à noter ! La Chevrette peut être fécondée une première fois en juillet puis une seconde, en août et différer sa gestation de quelques mois ! On parle alors de phénomène d’ovo-implantation.
Chez le Lièvre, la femelle procrée en superfétation : même gestante, elle peut être de nouveau fécondée ! Sa gestation dure alors de 41 à 42 jours.
De côté des oiseaux, on ne parle pas de gestation mais de période d’incubation durant laquelle les œufs sont couvés par l’un ou l’autre des sexes. En principe, plus l’oiseau est petit, plus la durée de l’incubation est courte. Comptez 8 à 10 jours pour l’Alouette, 15 jours pour le Merle, la Grive et la Tourterelle, 21 jours pour la Bécasse et environ 25 jours pour le Faisan, la Perdrix et le Tétras-lyre.
Là aussi, la nature sait faire des miracles ! Pour le Faisan et la Perdrix, par exemple, il existe un phénomène de recoquetage (ponte de remplacement) en cas de destruction de la nichée (gel, orage, engins agricoles, cueillette et prédation). Il peut se manifester jusqu’à 3 fois ! Le recoquetage se retrouve aussi chez le Tétras-lyre et la Perdrix bartavelle. Pour la Bécasse des bois, nous détenons peu de données mais on suppose qu’en cas de destruction du nid, elle referait également une nichée.
Mise bas :
La mise bas ou le vêlage des cervidés a lieu dans une zone retirée et sans herbe. Le Sanglier, lui, bâtit un « chaudron » : une petite cavité constituée de tas de branches, de ramilles de sapin, de fougères et d’herbes. Le Renard, le Lapin et le Blaireau, préfèrent eux, l’abri d’un terrier. Et enfin, chez les oiseaux, c’est le nid qui est au centre de toutes attentions.
Là, plusieurs théories s’affrontent. L’habitat peut être très précaire, bâti de quelques brindilles comme pour le Pigeon ou, à l’inverse, quasi architectural et multi couches comme pour le Merle ou encore, ressembler à un radeau comme pour le Grèbe huppé.