Le Cerf élaphe ou Cervus elaphus est le plus grand animal sauvage que l’on rencontre en France. Son histoire est attachée à celle de la noblesse et des rois. Depuis, il jouit toujours d’une renommée prestigieuse. A l’heure du brame, nous vous proposons de revoir vos connaissances sur cette espèce.
Caractéristiques physiques
Le Cerf élaphe est un animal de forte taille : sa hauteur au garrot est de 1 m à 1,40 m pour une longueur de 1,60 m à 2,50 m et un poids variant de 150 à 250 kg pour les mâles, et de 80 kg à 130 kg pour les femelles. Rien à voir avec le Chevreuil avec qui, il est souvent confondu par des non-initiés !
Le pelage du Cerf élaphe est en général brun-rouge en été, gris-marron en hiver, mais il existe des variantes. Il remplace son pelage au cours de deux mues : l’une au printemps, où il perd ses poils d’hiver par touffes, et l’autre, à l’automne. Les poils gris-marron apparaissent alors de septembre à octobre et les mâles développent leur « crinière ». En hiver, on note également que le cimier (ou croupe) est parfois plus clair. Ce sont les jeunes animaux qui muent en premier. Le faon est quant à lui, tacheté de blanc jusqu’à 4-5 mois environ.
Au niveau de la dentition, la Cerf a une denture qui compte 34 dents à l’âge adulte (à partir de 30 mois). Cas rares, des canines, dites « crochets » ou « fleurs de lys » sont parfois présentes. L’usure des dents permet d’estimer l’âge de l’animal.
Biotope et nourriture
Selon l’ONCFS, la population nationale de cerfs a quadruplé en 25 ans, passant d’environ 33 000 en 1985 à 161 0000 en 2010. Ce ruminant devient omniprésent dans notre département, colonisant les massifs forestiers jusqu’à 2 000 m d’altitude.
A l’origine, ce grand cervidé fréquentait plutôt les espaces ouverts où il trouvait une alimentation majoritairement constituée de végétaux herbacés (consommation quotidienne de 15 kg !). Or, l’activité humaine l’a repoussé vers les massifs présentant une grande variété d’essences végétales avec des espaces dégagés.
En milieu pauvre, on estime la capacité d’accueil d’un territoire à 2 cerfs au 100 ha. En milieu riche, à 4 animaux aux 100 ha.
Indices de présence et dégâts
La présence du Cerf peut être détectée par différents indices constitués notamment par les traces de ses deux sabots (volcelest) et ses excréments, petites billes noires appelées fumées.
Le Cerf laisse également des marques sur la végétation. Au sol, on reconnaîtra sa couchette ou reposée. On devinera aussi sa présence grâce à ses souilles : cavité boueuse où il se roule.
Le Cerf élaphe cause aussi des dégâts forestiers : frottis (pendant le rut et au moment de la fraye des velours) et abroutissement (consommation intense de jeunes pousses). Mais, son méfait le plus sérieux est l’écorçage des arbres.
fumées
Plan de chasse et comptage
La chasse au Cerf élaphe se pratique en Isère, à tir, en chasse collective ou individuelle.
Depuis la seconde guerre mondiale, ces effectifs ont régulièrement progressé grâce aux lâchers d’animaux provenant des réserves nationales de chasse et à la mise en place, en 1963 du plan de chasse.
Celui-ci est répartit comme suit : un tiers des attributions pour les jeunes, un tiers pour les cerfs coiffés, un tiers pour les biches. Le chasseur doit cependant respecter les biches meneuses afin d’éviter toute désorganisation sociale.
Une bonne gestion cynégétique nécessite aussi un recensement des effectifs. Des méthodes indiciaires telles que le comptage nocturne au phare ou le recensement durant le brame permettent de suivre les tendances d’évolution de l’espèce.
Santé
Le Cerf élaphe est susceptible de vivre jusqu’à 10 ans, mais en nature, moins de 10% d’une classe d’âge atteignent cet âge.
L’espèce, bien que résistante, est, en effet, comme tous les animaux sauvages, sensible à certaines maladies telles que : la grande douve du foie, les ténias (parasites du tube digestif), la bronchite vermineuse, la gale et le parasitisme dû à la mouche araignée.
Sources : ACGGD et encyclopédie de la chasse (éditions Hatier)