En Isère comme dans beaucoup de département, la chasse et l’agriculture ont toujours été intimement liées. En effet, les pratiques agricoles façonnent les habitats naturels qui accueillent le petit gibier. Les assolements de cultures, le maintien de prairies en plaine vont privilégier certaines espèces animales inféodées à ces paysages.
Par exemple, le Courlis cendré va nicher dans des prairies naturelles pâturées, le Vanneau huppé va rechercher des sols nus au printemps pour se reproduire…
Le monde agricole a fortement changé ces dernières décennies.
« Au début du XXème siècle, la moitié de la population française travaillait dans l’agriculture. A la fin du siècle, les actifs agricoles représentent moins de 5 % de la population active : c’est la catégorie socio-professionnelle qui a le plus diminué. Désormais, un jeune entre dans la profession en même temps que 4 agriculteurs partent à la retraite »
(référence L’agriculture française : état des lieux à la fin du XXème siècle par Pierre Yves GUIHENEUF).
Le monde de la chasse a également évolué face à une société toujours plus urbaine. S’il y a 30 ans le monde agricole et le monde de la chasse ne faisaient qu’un, la réalité actuelle est bien différente, ces deux mondes restant proches mais se côtoyant de moins en moins.
Aussi, la Fédération des Chasseurs avec le réseau des associations communales de chasse agréées construisent des partenariats avec les agriculteurs qui se veulent collaboratifs et durables.
En écologie, le lien qui lie deux espèces, et pour qui cette relation profite aux deux, se nomme le « mutualisme ». A l’aide du comparatif ci-dessous, nous pouvons voir nos points de convergence avec le monde agricole et ce sur quoi, nous pouvons œuvrer à leurs côtés.
- Baisse du nombre de chasseurs depuis 20 ans
- Perte de territoire due à l’urbanisation
- Changement des modes de chasses (la chasse devant soi au petit-gibier est peu à peu délaissée pour la battue au grand-gibier)
- Pratique cynégétique modifiée
- Fin de la chasse cueillette les notions de gestion et de protection des habitats
- Augmentation des pertes extracynégétiques (collisions…)
- Méconnaissance de l’activité « chasse » : débat au sein de la population
- Les chasseurs de 2017 ne sont plus ceux de 1970
- En 1970, beaucoup de chasseurs étaient agriculteurs
- Le chasseur a des connaissances spécifiques à son mode de chasse
- Le chasseur est le seul à pouvoir réguler certaines espèces pouvant être nuisantes
- Baisse du nombre d’agriculteurs depuis 20 ans
- Perte des surfaces agricoles dues à l’urbanisation
- Changement du type d’exploitation (polyculture d’élevage vers des exploitations céréalières)
- Monoculture (océan de maïs)
- Augmentation de la surface moyenne par exploitation et bouleversement incessant des paysages
- Augmentation la part mécanique de l’exploitation et augmentation des vitesses de réalisation
- Méconnaissance de l’activité agricole : débat au sein de la population
- Les agriculteurs de 2017 ne sont plus ceux des années 1970.
- En 1970, beaucoup d’agriculteurs étaient chasseurs
- L’agriculture plus spécialiste dans son domaine a perdu des connaissances de la nature
- La modernisation fait subir aux exploitations, plus d’aléas qu’avant
Pour bon nombre des arguments énoncés ci-dessus, le chasseur intervient au profit du monde agricole. Nous en aurons l’illustration au cours des semaines suivantes.