En solo, en couple ou en nurserie, comment les animaux s’y prennent-ils pour élever leurs petits ? Au bout de combien de temps sont-ils sevrés et quand pourront-ils à leur tour procréer ? Les réponses sont plus bas.
Nombre de petits
Chez les oiseaux, l’étendue des nichées peut être très variée : 2 à 3 œufs pour le Pigeon, 6 à 10 pour le Faisan et les perdrix, 4 pour la Bécasse, 3 à 6 pour le Merle noir et 3 à 5 pour les grives, les alouettes et les tourterelles.
La couleur des œufs est également éclectique : vert clair pour le Merle, blanc pour les pigeons et la Perdrix grise, bronze pour le Faisan et crème moucheté pour la Perdrix rouge.
Du côté des mammifères, le nombre de petit est plus restreint : un pour le Chamois, le Cerf et le Mouflon, 1 ou deux pour le Chevreuil sachant que la gémellité est assez fréquente.
Quant au Sanglier, le nombre de jeunes par portée oscille de 2 à 8 et augmente avec l’âge et le poids de la mère.
Taux de survie
Climat rigoureux et prédation sont les deux principaux fléaux de la faune sauvage. Seule une moitié des pontes de Perdrix grise parviennent par exemple, à l’éclosion due aux intempéries et chez le Tétras-lyre, le taux de survie des jeunes est de l’ordre de 65% entre la mi-août et le mois de mai. Heureusement, pour la plupart des oiseaux, il existe un phénomène de recoquetage que nous avions déjà évoqué lors d’un précédent article.
Chez le Chamois, la mortalité postnatale est difficile à estimer ; elle serait de l’ordre de 50% jusqu’à 1 an. Pour le Chevreuil, des pertes de 10 à 20% peuvent être enregistrés dans les premiers jours de sa vie, tributaires aussi des engins agricoles (fauche et ensilage). Comme lui, le faon de Cerf est vulnérable à la naissance. La dissimulation dans le paysage constitue sa seule chance de survie. Pour le Mouflon, le taux de mortalité est faible à la naissance sauf en cas d’enneigement. Enfin, le Sanglier est sujet à un taux de mortalité important de l’ordre de 30 à 50% les premières semaines suivant sa naissance mais, il se rattrape avec un taux d’accroissement annuel estimé entre 50 et 150% !
Sevrage et élevage des jeunes
Chez la plupart des mammifères, mâles et femelles vivent séparément et l’éducation des jeunes revient à la mère. Le sevrage diffère selon l’espèce. Il faut compter de 8 à 12 semaines pour le faon de Chevreuil, 6 à 10 mois pour le faon de Cerf, 4 mois pour le Mouflon, 3 mois pour le Chamois et de 1 à 3 mois pour le Lièvre.
Chez le Sanglier, l’élevage des jeunes s’effectue en nurserie : la laie meneuse accompagnée des autres laies du groupe. Ce système facilite l’éducation et la surveillance des jeunes mais aussi, le nourrissage des laies en lactation. Les marcassins sont sevrés au terme de 3 à 4 mois.
Chez les oiseaux, le mâle est plus impliqué car la survie des œufs en dépend. Le mâle de Bartavelle peut couver et du côté de la Perdrix rouge, mâle et femelle disposent chacun d’un nid ! Chez le Grèbe huppé, mâle et femelle se relayent. Cas échéant, le mâle peut nourrir les petits comme la mère qui couve ! Enfin, chez le Merle noir et le Pigeon ramier, les deux parents se partagent l’alimentation des petits. On dit d’ailleurs que le Pigeon fait « du petit lait » ; un mélange d’eau et d’une substance laiteuse extraite de son jabot favorisant la croissance des oisillons.
Il existe aussi des cas d’abandon dans la nature comme le Coucou qui pond ses œufs dans un autre nid, laissant le soin à d’autres de se charger de la couvaison et de l’élevage. Ni vu ni connu !
Autonomie et maturité sexuelle
Chez les galliformes de montagne comme de plaine, les petits sont tous nidifuges : ils sont capables de quitter le nid et donc, de se déplacer dès leur naissance. C’est le cas aussi de l’Alouette et de la Bécasse des bois.
A l’inverse, la plupart des oiseaux nichant aux arbres sont nidicoles (comme le Pigeon, la Grive et le Merle) : les petits restent au nid jusqu’à avoir des plumes et pouvoir s’envoler.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’un an pour la majorité des Turdidés, des Colombidés, des Alaudidés et des Anatidés, à l’âge de 2-3 ans pour les Tétraonidés, les Phasianidés (Faisan et Perdrix) et les Corvidés.
Pour les mammifères, la maturité sexuelle est généralement atteinte à l’âge de 18 mois pour les deux sexes mais les mâles n’accèdent au rut qu’à partir de 4-5 ans. Pour le Sanglier, la maturité sexuelle intervient entre 8 et 12 mois chez le mâle et entre 8 et 20, chez la femelle. Mais, la laie ne peut être gestante que si elle atteint un poids minimum de 30-35 kg.