La chevrotine, munition composée de grains de plomb, soulève de nombreuses questions dans le monde de la chasse. Jusqu’à présent, elle était autorisée uniquement en Corse et dans les Landes, où les Fédérations Départementales des Chasseurs la jugent efficace pour réguler le grand gibier. Cela a conduit à une réévaluation de sa réglementation à l’échelle nationale. Qu’en est-il en Isère ?
Rappel du contexte « accord national »
Le 1er mars 2023, un accord national a été signé lors du Salon de l’Agriculture à Paris entre les représentants du monde agricole et cynégétique, et les Ministères de l’Agriculture et de l’Écologie. Cet accord vise à réduire les dégâts causés par le grand gibier de 20 à 30 % d’ici 2025. Pour atteindre cet objectif, les Fédérations Départementales des Chasseurs bénéficient d’un soutien financier de 80 millions d’euros ainsi que d’une « boîte à outils » incluant l’utilisation de la chevrotine.
Un débat complexe et nuancé
Le débat sur l’utilisation de la chevrotine nécessite une approche complexe et nuancée. Alors que certains y voient une solution efficace pour réguler les populations de grand gibier, d’autres soulèvent des préoccupations quant à ses risques de blessures pour le gibier et en matière de sécurité.
Un usage de la chevrotine reporté en Isère
L’arrêté ministériel autorisant l’usage de la chevrotine est sorti tardivement en Isère. Il prévoit que le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC) doit fixer les conditions de son utilisation. Alors que des règles nationales étaient attendues, ce sont finalement les fédérations départementales qui doivent assumer cette responsabilité. La Fédération Départementale des Chasseurs de l’Isère a bien émis une demande de dérogation auprès du préfet le 29 janvier dernier, mais elle préfère prendre le temps nécessaire pour une application probable à l’ouverture 2025-2026. Pour la saison 2024-2025, la chevrotine restera donc interdite dans le département.