En Isère, pas moins d’une vingtaine d’espèces de gibier d’eau sont chassables. On compte parmi elles le Canard Colvert, la Sarcelle d’été et d’hiver, le canard Milouin, le Morillon ou encore, la Bécassine des marais. Autant d’espèces dont on a besoin de connaître les caractéristiques ainsi que les évolutions démographiques et migratoires pour pouvoir adapter leur chasse. Cette dernière s’étend cette année, du 21 août 2021 au 10 février 2022 ; dates définies par arrêté ministériel.
Les clefs de détermination du gibier d’eau
Pour reconnaître un gibier d’eau, le chasseur dispose de plusieurs techniques. Pour certaines espèces au diphormisme sexuel évident comme le Canard Colvert, il est aisé, simplement grâce à la morphologie de l’oiseau de déterminer son sexe voire son âge. Mais pour certains oiseaux, cette tâche se révèle bien plus complexe. Le chasseur doit alors s’en référer aux becs de l’oiseau (couleur, forme, tâches…), à ses yeux ou encore, à ses organes génitaux. Dans un second temps, il peut procéder aussi à la lecture d’ailes.
Pourquoi procéder à la lecture d’ailes ?
La lecture d’ailes permet une meilleure connaissance des populations d’anatidés. Elle renseigne notamment sur le sexe, l’âge et l’état de santé du gibier d’eau ainsi que sur ses capacités de reproduction. On peut ainsi obtenir des informations complémentaires telles que l’âge-ratio des individus chassés (pourcentage jeunes/adultes), leur sex-ratio (pourcentage mâles/femelles) ainsi que leurs poids. Ces données sont importantes car la pérennité des espèces y est directement liée.
La lecture d’ailes permet aussi de déterminer, selon les espèces, si elles sont toujours de passage ou si elles nichent sur le département et ainsi, d’adapter leur chasse. Si une baisse de prélèvements (et donc d’individus) est constatée pour une espèce donnée, l’ADCGEI (Association Départementale des Chasseurs de Gibier d’Eau de l’Isère) et la FDCI (Fédération Départementale des Chasseurs de l’Isère) peuvent ainsi à tout moment, saisir le Préfet pour demander la suspension de la chasse.
Comment ça marche ?
En tant que chasseur, vous pouvez participer à ces études statistiques en faisant parvenir à l’ADCGEI (Association Départementale des Chasseurs de Gibier d’Eau) les ailes des oiseaux que vous avez prélevés. Sur simple demande, elle vous fera gratuitement parvenir une enveloppe pourvue à cet effet. Voici la méthodologie :
- Peser l’oiseau au gramme près.
- Couper l’aile droite au niveau de l’épaule en veillant à garder les plumes scapulaires et post humérales. (Sans elles, la lecture pourrait être erronée ou incomplète. Si l’aile droite est trop endommagée, il est possible de prélever l’aile gauche mais dans ce cas, les deux ailes doivent être placées dans l’enveloppe).
- Renseigner directement sur l’enveloppe les informations relatives au prélèvement : commune, date et heure, espèce, poids, coordonnées…
- Mettre l’aile, sans la faire sécher, dans l’enveloppe (à défaut, congeler la).
- Envoyer votre enveloppe à l’ADCGEI : Patrick Rivoire, 86 chemin de Bouvant, Le Chazal 38300 Succieu.
Vous avez jusqu’à la fin du mois d’avril pour envoyer vos enveloppes, avant que l’ADCGEI ne procède à la lecture d’ailes. Celles-ci sont ensuite envoyées à l’antenne nationale pour une seconde lecture. Puis, vous serez tenu informé des données recueillies.
La lecture d’ailes en chiffres
En Isère, une cinquantaine d’ailes de Canard colvert sont envoyées à l’ANCGE (Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau) par saison. Pour la saison 2020-2021, on comptabilise, sur le Domaine Public Fluvial (DPF) de l’Isère, 809 prélèvements de canards colvert et 66 de sarcelles d’hiver. Malheureusement, seuls 10% des chasseurs de gibier d’eau envoient à l’étude les ailes des gibiers d’eau qu’ils prélèvent. Pour cette saison 2021-2022, rattrapez-vous !
Le saviez-vous ?
- La méthode de chasse la plus employée pour le gibier d’eau est l’utilisation de la hutte (72% des prélèvements) suivie par la passée (23%).
- Le poids moyen des Canard Colvert augmente d’au moins 100 g entre août et janvier ; ils sont donc au meilleur de leur forme en hiver.
- Depuis le début de ces études statistiques, il y a plus de vingt ans, on constate que la longueur des ailes des oiseaux d’eau diminue. Sans doute une adaptation biologique liée à une sédentarisation de plus en plus fréquente.
Plus d’infos auprès de l’ADCGEI (Association Départementale des Chasseurs de Gibier d’Eau de l’Isère) au 06 66 50 63 76
Liste des gibiers d’eau présents en Isère