La recherche au sang ne constitue pas un acte de chasse mais une action complémentaire consistant à rechercher un grand-gibier blessé (cerf, chevreuil, sanglier) à la chasse ou par collision routière. Elle nécessite l’intervention d’un binôme homme-chien, un chien de rouge spécialement éduqué (races Rouge de Bavière ou du Hanovre, par exemple) pour pister des voies froides (4 heures minimum après la blessure). Pour que la recherche ait davantage de chances d’aboutir, quelques préconisations s’imposent.
Les bons gestes à suivre avant une recherche
Vous êtes à la chasse. Un gibier se présente à vous, vous tirez mais malheureusement, vous blessez l’animal. L’éthique de la chasse impose de tout mettre en œuvre pour le retrouver.
Lors d’une chasse en battue, la première consigne consiste à arrêter les chiens si l’animal est mené afin que celui-ci stoppe sa course et se couche. En cas de chasse à l’approche ou à l’affut, il ne faut pas mettre non plus de chien sur la piste. Dans les deux cas, l’adrénaline mêlée à l’instinct de survie poussera l’animal blessé à fuir sur plusieurs kilomètres. L’an passé par exemple, un sanglier de 56 kg pourtant dépourvu de sa rate et de l’intégralité de ses intestins a parcouru 5,6 km, poussé par les chiens ! Sans eux, il se serait probablement couché dans les 500 premiers mètres.
Si les chiens de chasse ne doivent pas poursuivre le gibier blessé, il en est de même pour les chasseurs qui risquent de piétiner la voie et donc, de compliquer le travail du chien de rouge. Par ailleurs, si l’animal se tient à proximité et qu’il perçoit du bruit, il reprendra la fuite de plus belle.
En revanche, les chasseurs ont un rôle important à jouer en balisant l’anschuss (lieu où était l’animal au moment du tir) et la voie de fuite du gibier (à l’aide de papier toilette et de préférence à hauteur des yeux) mais aussi, en préservant les indices (gouttes de sang, poils, fragments d’os, etc.) sans les toucher, ni les ramasser. Ils peuvent éventuellement les photographier avant de contacter un conducteur agréé (liste des numéros inscrit sur les cartes de chasse) qui interviendra au plus tôt mais en laissant à minima 4 heures de temps pour que l’animal puisse se fixer.
Le contrôle de tir
Si un chasseur a la conviction d’avoir touché un animal mais qu’il ne trouve pas d’indice, il peut également faire appel à un conducteur de chien de sang qui procédera à un contrôle de tir. Là-encore, le chasseur doit préalablement baliser la voie de fuite du gibier. Ensuite, le chien de sang remontera la voie à la recherche d’indices éventuels. L’attitude du gibier au moment du coup de feu constitue aussi un bon indicateur. Si l’animal est reparti avec le dos vouté ou en se séparant du groupe, il est très certainement blessé.
Le bilan des recherches de la saison de chasse 2020-2021
Malgré une saison de chasse partiellement tronquée par la pandémie du coronavirus, les conducteurs de l’UNUCR 38 (Union Nationale des Utilisateurs de Chiens de Rouge) ont réalisé l’an passé 206 recherches sur gibiers blessés et 17 contrôles de tir soit 13 501 km parcourus. 39% des recherches ont abouties. Elles ont généralement eu lieu en battues, à 50/50 sur sangliers et cervidés. Les blessures les fréquentes étaient localisées à l’abdomen (40%) et aux pattes (25%).
En considérant une proportion d’animaux blessés non recherchés, limitée au minimum à 10% des prélèvements (15 653 grands gibiers prélevés en 2020-2021 en Isère), 1 359 autres animaux sont repartis blessés et auraient nécessité une recherche. Il faut vraiment que chaque tir soit contrôlé. Il en est de la responsabilité de chaque chasseur et du respect du gibier.