Le Département de l’Isère abrite de nombreux petit-gibier de montagne, tels que le Tétras-lyre, Le Lièvre variable, Le Lagopède alpin, la Gélinotte des bois et la Perdrix bartavelle. Les chasseurs concourent à leur régulation certes, mais aussi à leur sauvegarde et suivi. Ci-dessous deux exemples parlants : les diagnostics habitats pour le Tétras-lyre et plus récemment, les suivis génétiques appliqués au Lièvre variable et au Lagopède alpin.
- Des suivis génétiques pour le Lièvre-variable et le Lagopède alpin :
Le Lièvre variable était jusqu’à présent un des gibiers de montagne les plus mal connus. Testée depuis 4 ans par le Parc National des Ecrins, le suivi génétique du Lièvre variable par la méthode dite de CMR (Capture, Marquage, Recapture) permet de le différencier du Lièvre européen, de mettre en évidence les cas potentiels d’hybridation et de donner une densité d’animaux sur le site parcouru.
L’ADN nécessaire à ces analyses est extrait de crottes fraiches collectées à ski, à trois ou quatre reprises sur un territoire d’un millier d’hectare. Les collectes sont réalisées 48 à 72h après une chute de neige au cours des mois de janvier et février. En 2017, cette méthode sera développée en Isère sur les communes des Adrets et de Laval (en bordure du domaine skiable des 7 Laux). Les frais engagés pour les analyses génétiques seront en partie compensés par les subventions allouées à la FDCI par la Région Auvergne Rhône-Alpes durant les deux années à venir.
Comme pour le Lièvre variable, il est aujourd’hui possible d’adapter la méthode de CMR au suivi du Lagopède alpin. Deux ou trois opérations de récoltes de crottes fraiches devraient permettre de différencier les individus qui évoluent sur notre site de suivi. La mise en place de cette méthode sur le site de référence (compté annuellement au chant et au chien d’arrêt) pourra également nous permettre de valider ou de faire évoluer nos protocoles de comptage.
Lorsque les budgets le permettent, l’analyse génétique permet d’aller jusqu’à définir le sexe des individus contactés. Débuté en 2016 pour une phase de test, ce type de suivi sera reconduit cette année.
- Des diagnostics des habitats de reproduction et d’hivernage pour le Tétras-lyre :
Le Tétras-lyre est une espèce sédentaire, il vit toute l’année dans les montagnes environnant Grenoble. Il a su s’adapter aux hivers rigoureux mais aussi, optimiser sa courte période de reproduction en été. Il recherche à ces deux périodes de l’année des milieux naturels très particuliers qui lui apportent à la fois refuge (vis-à-vis des prédateurs) et nourriture. Mais, il n’est pas le seul à occuper ces lieux. L’été, il partage ces espaces avec les troupeaux domestiques et l’hiver, avec les skieurs et raquettistes. Nous ne pouvons pas contraindre outre mesure les pratiques humaines dans ces espaces naturels. Aussi, la Fédération des Chasseurs de l’Isère en collaboration avec l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, la Fédération des Alpages de l’Isère et le Département de l’Isère a élaboré des outils de lecture des milieux naturels pour localiser précisément les secteurs clés pour la survie des oiseaux. Nous travaillons avec les pratiquants de sport de loisir et les alpagistes pour connaître leurs usages. Ainsi, les actions de restauration des habitats de reproduction et la délimitation de refuges hivernaux et de conservation concilient les exigences de l’oiseau sans nuire aux pratiques humaines existantes.
Pour plus d’informations sur la faune sauvage et le petit gibier de montagne, vous pouvez lire cet article tiré de Faune Sauvage.