La terre se réchauffe, c’est indéniable. Depuis 30 ans, des études sont menées sur la faune sauvage pour mesurer l’impact du changement climatique sur sa reproduction, son flux migratoire et même, sa morphologie. Parmi les facteurs mis en cause : le réchauffement modifie la quantité et qualité des ressources alimentaires, impacte la répartition géographique de ses habitats et l’oblige à adopter de nouveaux comportements pour réguler sa température.
La FDCI a dressé pour vous, une synthèse concernant les grands ongulés.
Impact chez le Bouquetin
Les printemps étant plus chauds, la végétation pousse plus tôt et plus vite mais sa qualité diminue. Par voie de conséquence, les mâles nés durant cet épisode naissent avec des cornes plus courtes (7 cm en moins) et éprouvent davantage de difficultés à s’approprier les femelles lors du rut.
Lors des étés caniculaires, la végétation ralentit et réduit encore la nourriture disponible à l’entrée de l’hiver. Le taux de survie baisse encore et de nombreuses femelles avortent.
Par ailleurs, pour fuir les grandes chaleurs, les bouquetins se déplacent vers des zones d’altitude plus fraîches, au détriment de leur alimentation et donc, de leur survie.
Impact chez le Chevreuil :
L’impact du réchauffement climatique sur une espèce dépend de sa capacité à s’adapter. Le Chevreuil peine en ce domaine. En effet, les chevrettes mettent bas au printemps, lorsque les jours et la luminosité rallongent. Or, les naissances interviennent toujours à la même période (entre fin mai et début juin) depuis 30 ans alors que le printemps arrive de plus en plus tôt. Ce décalage entre l’arrivée des faons et la végétation est estimé à 10 jours de 1985 à 2010 ! Les faons naissent donc dans des conditions moins favorables puisque le lait des femelles baisse en qualité après le débourrement de la végétation. S’ils naissent 16 jours après l’arrivée de l’été, leurs chances de survie chutent même en dessous de 50%.
Adaptation pour le Cerf élaphe et l’Isard :
D’autres espèces, à l’inverse, ont su adapter leur cycle de vie au changement climatique. C’est le cas du Cerf élaphe de l’île de Rum en Ecosse, pour lequel la période de naissances a avancé de trois semaines en 30 ans. Cette anticipation des naissances en fonction des températures a également été observée chez les populations d’Isard pyrénéen.
Le changement climatique semble avoir des effets contrastés sur les grands ongulés. Davantage de recherches, mobilisant diverses méthodes (capture-marquage-recapture, mensurations, baguage, etc.) sont nécessaires pour comprendre les effets à long terme.
Sources :
- Magazine Faune sauvage (2ème trimestre 2014) : « Le chevreuil face aux changements climatiques : une adaptation impossible ? »
- Magazine Faune sauvage (3ème trimestre 2016) : « Réchauffement climatique et performance chez le bouquetin des Alpes – L’exemple de la population de Belledonne »
- Dépliant ONCFS : « La faune sauvage à l’heure du changement climatique »
- https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/rechauffement-climatique-rechauffement-effet-plantes-animaux-1069/