Bientôt la St Valentin qui célèbre les amoureux ! L’occasion de nous interroger sur les parades nuptiales des animaux.
Certains font des cadeaux, d’autres usent de leurs atouts physiques et d’autres encore, chantent à tue-tête. Nous avons dressé ci-dessous un topo non exhaustif de « leurs techniques de drague » en nous focalisant principalement sur les espèces classées gibier. Prenez note !
Les transformations physiques
Au moment du rut, la plupart des mammifères mâles se mettent au régime ! Ils perdent en effet, jusqu’à 25 % de leurs poids tant leur dépense d’énergie est importante pour chercher le grand amour.
Pour attirer l’attention des femelles, le Chamois et le Mouflon ont en plus, leurs poils qui s’hérissent à l’arrière train et ils pratiquent « le chevrotement » : ils s’avancent vers leurs promises avec les lèvres gonflées tout en frappant le sol avec leurs pattes avant ! Très excités, une odeur musquée et très forte se dégage également de leurs glandes rétrocornales.
Chez les galliformes (Tétras-lyre, Gélinotte des bois et Faisan), ce sont les caroncules (sourcils) qui grossissent et s’habillent de rouge en guise d’apparat sexuel.
En période de reproduction, la plupart des oiseaux arbore d’ailleurs un plumage nuptial : plus brillant avec des couleurs vives. Le Canard colvert par exemple, arbore un cou vert, quasi fluorescent. Les perdrix rouges et grises connaissent aussi un plumage des plus flamboyants durant cette phase.
Les chants territoriaux
A la saison des amours, courant avril-mai, les coqs de bruyère ou tétras-lyres se rassemblent sur des places de chant nommés « arène » et se mettent à chanter pour obtenir les faveurs des femelles. La Perdrix bartavelle procède elle, « au rappel » : le mâle chante et si une femelle est réceptive, elle répond. Sa cousine, la Perdrix rouge, emploie également le chant comme prélude à la reproduction.
Le Faisan lui, chante plutôt pour marquer son territoire comme un coq de bassecour.
Parmi les chants d’amour les plus démonstratifs, on peut citer :
- le Pigeon ramier et la Tourterelle des bois qui roucoulent tout en jouant « les pots de colle »,
- la Grive musicienne qui, dès le mois de janvier, chante haut et fort tout en encerclant la femelle,
- et enfin, le Merle qui pousse des sifflements fins à proximité de la femelle, les ailes entrouvertes.
Attention ! La croule chez la Bécasse des bois n’est pas un chant de parade mais un chant de prospection. Grâce à leur vue excellente, les mâles repèrent les femelles en vol. Une fois repérées, ils plongent dessus en émettant un léger croassement.
Enfin, chez le Cerf, c’est l’état physiologique des biches qui déclenche le brame : un son rauque et puissant.
Les autres techniques de rapprochement
Chez les animaux, pas de réseaux sociaux pour faire des rencontres !
Le Lièvre et le Renard trouvent leur dulcinée grâce au pistage de ses urines. Moins glamour mais redoutablement efficace !
En plus du roucoulement caractéristique, le Pigeon mâle pratique « un vol en feston » : plusieurs vols consécutifs en V.
L’Alouette procède aussi à une parade aérienne. Pour attirer l’attention de la femelle, le mâle effectue des vols sur place de bas en haut, tout en chantant jusqu’à se laisser tomber à côté d’elle. L’expression « tomber amoureux » puise peut-être son origine ici. Une fois au sol, le mâle marche autour de sa prétendante, la crête dressée, les ailes abaissées et la queue en éventail.
La Tourterelle, elle, emploie la technique de la « marche en crabe » pour se rapprocher de la femelle avant de la cocher.
Le Canard colvert courtise sa femelle sur l’eau. Il lui tourne autour, en baissant et remontant la tête comme un ressort.
Mais la palme d’or revient au Grèbe huppé qui effectue une vraie danse de séduction pour conquérir sa belle. Le couple se fait face. Il tourne la tête de droite à gauche jusqu’à finir enlacer.
Les rivalités entre prétendants
Comme nous l’avons vu précédemment, les mammifères marquent
leur territoire en urinant et en frottant leurs phéromones aux arbres. Les oiseaux, eux, chantent. L’objectif est alors double : séduire les femelles et éloigner les concurrents.
Entre eux, il y a souvent confrontation pour déterminer qui aura le droit de saillir les femelles. Le Lièvre par exemple, boxe ses rivaux. Le Faisan les pique à la tête. Le Chamois, le Mouflon et le Bouquetin, combattent avec leurs cornes. Chez le Cerf, ce sont les bois qui s’entrechoquent. Et chez le Sanglier, ses défenses.
Les affrontements peuvent parfois être violents. Il peut en effet, arriver que certains soient blessés, restent coincés aux bois ou cornes de leurs opposants, ou qu’ils chutent dans le vide. Se battre par amour…. A la vie, à la mort !