Parfois des animaux sauvages sont trouvés malades ou morts en pleine nature. Les chasseurs agissent alors comme des sentinelles pour alerter les autorités compétentes et déclencher le diagnostic auprès du réseau Sagir : « surveiller pour agir ».
Déployé en 1986, le réseau Sagir est un réseau de surveillance épidémiologique des oiseaux et des mammifères sauvages, en particulier des espèces chassables.
Ce réseau, issu d’une collaboration entre l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) et les Fédérations Départementales des Chasseurs (FDC), travaille en collaboration avec les laboratoires vétérinaires et avec les Ministères de l’Agriculture et de l’écologie.
Il a pour principaux objectifs de :
- Détecter l’apparition de maladies nouvelles pour la faune sauvage,
- Surveiller les effets non-intentionnels de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques (tel que le protocole toxicovigilance maïs en 2010 ou encore, l’étude bromadiolone en 2015),
- Caractériser dans le temps et dans l’espace, l’évolution des maladies animales à enjeux pour la santé des populations.
La transparence des données est assurée à tous niveaux. Les Laboratoires Vétérinaires Départementaux (LVD) réalisent les autopsies et les analyses. Ensuite, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation (ANSES) centralise et héberge les données dans une base de nationale : épifaune. Puis, l’ANSES et l’ONCFS interprètent les données. Enfin, l’ONCFS, les FDC et la FNC les restituent.
En cas de maladies zoonotiques graves dépassant le cadre strict de la faune sauvage, des procédures spécifiques sont mises en place par les services de l’Etat (ANSES, Directions Départementales de la Protection des Populations).
Au niveau national, le réseau Sagir, c’est :
- Plus d’un million d’observateurs potentiels,
- 70 laboratoires vétérinaires départementaux,
- 75 000 analyses réalisées depuis 1986 (2 500 par an),
- Plus d’1,5 million d’euros de budget par an.
A l’échelle départementale, ce sont 50 autopsies pratiquées par an pour un coût annuel de 12 000 € (dont 3 000 € financés par la FDCI).
En Isère, les autopsies concernent plus régulièrement 4 espèces : le Chevreuil, le Chamois, le Lièvre et le Sanglier. Les résultats sont rassurants car ils ne mettent pas en évidence d’épidémies sévères mais plutôt des pathologies multifactorielles associant infections et parasitisme. On retiendra tout de même quelques cas sérieux tels que l’Echtyma contagieux du Chamois en 1996, l’EBHS du Lièvre en 2005, l’empoisonnement du Sanglier aux anticoagulants en 2008 et quelques cas de Tularémie du Lièvre.
Dans chaque département, les chasseurs participent au réseau Sagir. Sur le terrain, ils découvrent, alertent, collectent et transmettent les éléments observés. Puis, les agents de l’ONCFS et le personnel de la FDCI récoltent les échantillons et les font transiter jusqu’au Laboratoire Vétérinaire Départemental (LVD) qui réalise les autopsies. Les chasseurs participent aussi financièrement à hauteur de 25%.
À l’avenir, le réseau Sagir souhaite s’aligner sur le concept « One Health » (une santé) visant à renforcer les liens entre « santé humaine », « santé animale » et « environnement ».