Le tir d’été démarre aux premières lueurs du jour (ou aux dernières) lorsque les températures sont encore agréables. Les possibilités d’observer le rut du chevreuil sont alors décuplées : un brocard humant les effluves d’une chevrette ou encore, lui tournant autour en formant des ronds de sorcière. Il est fréquent aussi de croiser des jeunes, plus curieux.
En Isère, une poignée de chasseurs s’adonne à cette pratique estivale, qualifiée de discrète et silencieuse mais au combien, ressourçante. Vous êtes à l’affût de bons conseils ? Lisez plutôt.
Le cadre réglementaire
A partir du 1er juin 2020, le tir d’été va débuter pour le chevreuil comme pour le sanglier mais uniquement en chasse d’approche ou d’affût et si vous êtes en possession d’une autorisation préfectorale individuelle. Le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique de l’Isère précise aussi que seul le tir du brocard est autorisé. Dans le cadre de cette chasse estivale, le tir du renard peut être également réalisé. A compter du 1er septembre, ce sera au tour du cerf, du mouflon et du chamois d’avoir leur ouverture anticipée (sur demande du détenteur). Dans tous les cas, il faudra aussi vous en référer aux règlements propres à votre territoire de chasse (ACCA, AICA ou CP). Mais bonne nouvelle… avec la levée des restrictions du Covid-19, votre chasse sera autorisée en dehors du fameux périmètre des 100 km.
Le bon gibier
Pour le chevreuil, l’identification est simple puisque seul le brocard, porteur de bois est tirable en Isère. Plus de vigilance est toutefois conseillée lors du tir de sanglier. Il faut en effet privilégier les jeunes animaux (bêtes rousses par exemple). Si un adulte seul se présente à vous, assurez-vous qu’il ne s’agit pas d’une femelle car de jeunes orphelins risqueraient d’être vecteurs de nombreux dégâts aux cultures. Rappelons que l’objectif premier de la chasse d’été du sanglier est d’éloigner les compagnies des cultures.
L’équipement requis
Optez pour des vêtements silencieux aux motifs camouflés ou simplement discrets. Faite toutefois attention aux mains et au visage qui sont très facilement repérables. Le port de gants, cagoule ou encore de maquillage camo peuvent être une bonne alternative.
Les jumelles sont essentielles à l’observation et au repérage des animaux. Aussi, privilégiez des modèles 10×42 ou 8×30. Pour l’arme, préférez en une destinée à des tirs tendus et précis. Le calibre doit être évidemment adapté à l’espèce : du 243 Win jusqu’au plus puissant comme le 7RM ou 300 Win Mag si vous devez tirer des sangliers ou des cerfs. Choisissiez aussi une lunette à fort grossissement et surtout, très lumineuse, c’est-à-dire avec un diamètre d’optique important. L’appui est également indispensable pour réussir votre tir. Aidez-vous d’un élément naturel (cailloux, botte de terre ou de paille), d’une canne de pirsch ou d’un trépied pour bien vous caler.
La chasse d’été est tout indiquée aussi pour les archers qui trouveront là l’occasion d’approcher ou d’affûter des animaux plus paisibles qu’à l’automne.
D’autres accessoires peuvent encore compléter votre paquetage tel qu’un couteau pour traiter le gibier en cas de prélèvement. Certains s’équipent aussi d’appeau type butolo mais celui-ci requiert beaucoup de pratique pour être d’une réelle efficacité.
Par mesure de précaution, prenez également avec vous le numéro d’un conducteur de chien de sang pour faire appel à lui au plus tôt en cas de gibier blessé car avec la chaleur, la venaison pourrait vite s’abîmer et cela permettra au conducteur de s’organiser.
Chasseur à tir ou à l’arc, prévoyez aussi votre permis de chasser, votre validation annuelle et votre justificatif d’assurance. Du 1er au 30 juin, la validation 2019-2020 est toujours valide mais à partir du 1er juillet, vous entrerez dans la saison cynégétique 2020-2021 et il vous faudra donc une nouvelle validation. Le guichet unique de la fédération ouvrira ses portes le 2 juin, pensez-y !
Nos conseils
Chassez discrètement. Avancez lentement avec le vent de face en prenant soin de ne faire aucun bruit tout en marquant des arrêts fréquents pour observer le territoire aux jumelles. En multipliant les sorties sans vous faire remarquer, vous finirez par identifier les animaux présents et par connaître leurs habitudes jusqu’à pouvoir envisager un tir en gardant à l’esprit les règles de sécurité bien entendu.